bell notificationshomepageloginedit profileclubsdmBox

Read Ebook: Roland Furieux tome 2 by Ariosto Lodovico Reynard Francisque Translator

More about this book

Font size:

Background color:

Text color:

Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page

Ebook has 1317 lines and 86161 words, and 27 pages

C'est le destrier qui appartint ? l'Argail, et qui fut con?u de la flamme et du vent. Sans avoir besoin de foin ni d'avoine, il se nourrit d'air pur, et on le nomme Rabican. Le duc, poursuivant sa route, parvint ? l'endroit o? le fleuve Trajan est re?u par le Nil, et un peu avant d'arriver ? son embouchure, il vit venir ? lui une barque rapide.

A la poupe est un ermite dont la barbe blanche descend le long de la poitrine. Il invite le paladin ? monter dans la barque: <<--Mon fils--lui crie-t-il de loin--si tu n'as pas ta propre vie en haine, si tu ne d?sires pas que la mort t'atteigne, qu'il te plaise de venir sur l'autre rive, car celle-ci te m?ne droit ? la mort.

<

<

<

<> <<--Je te rends gr?ce de ton conseil, mon p?re--r?pondit le chevalier sans manifester la moindre peur,--mais l'honneur me fait m?priser le danger, l'honneur dont j'ai beaucoup plus souci que de la vie. Tu m'engages en vain par tes paroles ? passer sur l'autre bord; je vais au contraire droit ? la recherche de la caverne.

<

<> <<--Va-t'en en paix, mon fils--r?pondit le vieillard.--Que Dieu envoie, du haut des demeures supr?mes, l'archange Michel pour prot?ger ta vie.-->> Puis l'humble ermite l'ayant b?ni, Astolphe poursuivit sa route le long du Nil, esp?rant plus dans le son de son cor que dans son ?p?e.

Entre le fleuve profond et un marais, est trac? sur la rive sablonneuse un petit sentier qui aboutit ? la demeure solitaire du g?ant inhumain et f?roce. Tout autour sont accroch?s les t?tes et les membres d?nud?s des infortun?s qui y sont venus. De chaque fen?tre, de chaque ouverture pendent quelques-uns de ces lugubres troph?es.

Comme dans les villas alpestres, ou dans les ch?teaux, le chasseur, en souvenir des grands p?rils qu'il a courus, a coutume de clouer aux portes les peaux h?riss?es, les pattes formidables et les ?normes t?tes des ours, ainsi le f?roce g?ant faisait parade des d?pouilles de celles de ses victimes qui lui avaient r?sist? avec le plus de courage. Les ossements d'une infinit? d'autres sont ?pars sur le sol, et les foss?s sont remplis de sang humain.

Caligorant se tient sur la porte,--c'est ainsi qu'est nomm? le monstre impitoyable qui orne de cadavres le seuil de sa demeure, comme d'autres d?corent le leur avec des draperies d'or et de pourpre.--A peine s'il peut retenir sa joie d?s qu'il aper?oit le duc de loin, car il y avait deux mois pass?s, et le troisi?me s'avan?ait, qu'aucun chevalier n'?tait venu par ce chemin.

Il se dirige en toute h?te vers le marais qui ?tait couvert d'une ?paisse for?t de roseaux verdoyants, comptant y tuer le paladin en l'attaquant par derri?re. Il esp?re, en effet, le faire tomber dans le filet qu'il tenait cach? dans la poussi?re, comme il avait d?j? fait des autres voyageurs que leur mauvais destin avait amen?s dans ces lieux.

D?s que le paladin le voit venir, il arr?te son destrier, craignant qu'il ne donne du pied dans les filets dont lui avait parl? le bon vieillard. L? il a recours ? son cor. Le son de celui-ci fait son effet habituel; le g?ant, en l'entendant, est frapp? au coeur d'une terreur telle, qu'il se met ? fuir.

Astolphe sonne, tout en regardant attentivement autour de lui, car il lui semble toujours que le filet s'ouvre pour le saisir. Quant au f?lon, il s'enfuit sans voir o? il va, car il a les yeux aussi troubl?s que le coeur. Sa terreur est si grande, qu'il ne reconna?t plus son chemin, et tr?buche dans son propre filet qui se resserre, l'enlace tout entier et le renverse ? terre.

Astolphe qui voit tomber le colosse, rassur? sur son propre compte, accourt en toute h?te. Descendu de cheval, l'?p?e en main, il s'avance pour venger la mort de mille malheureux. Mais il lui semble que tuer un homme encha?n? lui sera reproch? comme une l?chet? plut?t que compt? comme un acte de courage. Il voit en effet que le g?ant a les bras, les pieds et le cou li?s de telle sorte qu'il ne peut faire un mouvement.

Le filet avait ?t? jadis fait par Vulcain d'un fil d'acier tr?s subtil, mais avec un art tel qu'on aurait perdu sa peine ? chercher ? en d?nouer la moindre partie. C'?tait celui qui avait li? les pieds et les mains de V?nus et de Mars. Le jaloux l'avait fait dans l'unique intention de les saisir tous les deux ensemble au lit.

Mercure le vola plus tard au forgeron, lorsqu'il voulut s'emparer de Chloris, de Chloris la belle, qui voltige par les airs derri?re l'Aurore, au lever du soleil, et s'en va r?pandant les lis, les roses et les violettes contenus dans les pans de sa robe. Mercure guetta tellement cette nymphe, qu'un jour il la saisit dans l'air avec le filet.

Il para?t que la d?esse fut prise en volant pr?s de l'endroit o? le grand fleuve d'?thiopie entre dans la mer. Le filet fut ensuite conserv? pendant plusieurs si?cles ? Canope, dans le temple d'Anubis. Trois mille ans apr?s, Caligorant l'enleva du lieu consacr?. Le voleur impie emporta le filet, apr?s avoir br?l? la ville et d?pouill? le temple.

Il sut l'installer sur le sable de telle fa?on que tous ceux auxquels il faisait la chasse venaient y donner en plein. A peine l'avaient-ils touch?, qu'il leur liait le cou, les pieds et les bras. Astolphe, apr?s en avoir enlev? une cha?ne, lia les mains, les bras et la poitrine du f?lon de fa?on qu'il ne p?t pas se d?gager, puis il le laissa se lever,

Apr?s l'avoir serr? dans de nouveaux noeuds. Le g?ant ?tait devenu plus doux qu'une damoiselle. Astolphe se d?cide ? l'emmener avec lui, et ? le montrer par les villas, les cit?s et les ch?teaux. Il emporte aussi le filet dont ni lime ni marteaux ne surent jamais ?galer la perfection. Il en charge son prisonnier qu'il tra?ne en triomphe, encha?n? apr?s lui.

Il lui donne encore ? porter son casque et son ?cu, comme s'il e?t ?t? son valet. Puis il poursuit sa route, et partout o? il passe on est plein de joie en voyant qu'on peut d?sormais voyager en s?ret?. Astolphe s'en va jusqu'? ce qu'il arrive pr?s des s?pulcres de Memphis, de Memphis fameux par ses pyramides. La populeuse cit? du Caire se voit ? l'oppos?.

Toute la population accourait pour voir le g?ant d?mesur?. Comment est-il possible, disait-on, que ce petit guerrier ait encha?n? ce g?ant? Astolphe pouvait ? peine avancer, tant la foule le pressait de tous c?t?s. Chacun l'admirait et le comblait d'honneurs, comme un chevalier de haute valeur.

Le Caire n'?tait pas alors aussi grand que de notre temps, car dix-huit mille grandes rues ne peuvent contenir la population. Bien que les maisons aient trois ?tages, beaucoup d'habitants dorment dans les rues; le soudan habite un ch?teau d'une immense ?tendue, admirablement riche et beau.

Ses vassaux, au nombre de quinze mille, tous chr?tiens ren?gats, y sont log?s avec leurs femmes, leurs familles et leurs chevaux. Astolphe veut voir o? et par combien d'embouchures le Nil entre dans les flots sal?s ? Damiette. Il avait, du reste, entendu dire que quiconque passait par l? ?tait mis ? mort ou pris.

En effet, sur la rive du Nil, pr?s de l'embouchure, se tient dans une tour un brigand qui tue les paysans et les voyageurs, et, pillant tout le monde, porte ses ravages jusqu'au Caire. Personne ne peut lui r?sister; on raconte que c'est en vain qu'on chercherait ? lui arracher la vie. Il a d?j? re?u plus de cent mille blessures, et jamais on n'a pu parvenir ? le tuer.

Pour voir s'il peut faire trancher le fil de sa vie par la Parque, Astolphe s'en va ? la recherche d'Orrile--c'est ainsi que s'appelait le brigand--et arrive ? Damiette. De l?, il parvient ? l'endroit o? le Nil entre dans la mer, et voit, sur la rive, la grande tour o? demeure la brute enchant?e, n?e d'un lutin et d'une f?e.

Il arrive au moment o? une cruelle bataille se livre entre Orrile et deux guerriers. Orrile est seul, et cependant il harc?le tellement ses deux adversaires, qu'ils ont grand peine ? s'en d?fendre. Pourtant l'un et l'autre ont par tout le monde un grand renom de vaillance. Ce sont les deux fils d'Olivier: Griffon le Blanc, et Aquilant le Noir.

Il est vrai que le m?cr?ant ?tait venu au combat avec un grand avantage. Il avait amen? avec lui sur le terrain de la lutte une b?te f?roce que l'on trouve seulement dans ces contr?es. Elle vit ? la fois sur le rivage et au fond du fleuve. Les corps humains sont sa nourriture, et elle d?vore les voyageurs imprudents et les malheureux nautoniers.

La b?te gisait morte sur le sable, pr?s du port, tu?e par la main des deux fr?res; mais Orrile n'en est pas moins redoutable. Plusieurs fois l'un et l'autre de ses adversaires ont mis ses membres en pi?ces sans qu'il en soit mort. On ne pouvait pas m?me le tuer en le taillant en morceaux, car d?s qu'on lui avait coup? une main ou une jambe, il la recollait comme si elle avait ?t? de cire.

Tant?t Griffon lui fend la t?te jusqu'aux dents, tant?t Aquilant la lui tranche jusqu'? la poitrine; il se rit toujours de leurs coups. Eux s'irritent de voir qu'ils n'obtiennent aucun r?sultat. Que celui qui a jamais vu l'argent fondu, nomm? mercure par les alchimistes, tomber de haut et s'?parpiller, puis se r?unir en une seule masse comme avant, se repr?sente Orrile.

Si on lui coupe la t?te, il se baisse et ne cesse de chercher ? t?tons jusqu'? ce qu'il la retrouve. Alors, il la prend, tant?t par les cheveux, tant?t par le nez, et la fixe ? son cou, je ne sais avec quels clous. Griffon parvient une fois ? la saisir, et, ?tendant le bras, il la jette dans le fleuve, mais sans un meilleur r?sultat, car Orrile, qui nage comme un poisson, plonge et revient sur la rive sain et sauf avec sa t?te.

Deux belles dames, richement v?tues, l'une de blanc, l'autre de noir, se tenaient sur la rive et regardaient cet ?pre combat dont elles ?taient cause. C'?taient les deux f?es bienfaisantes qui avaient ?lev? les fils d'Olivier apr?s les avoir arrach?s, encore au berceau, aux griffes aigu?s de deux oiseaux gigantesques,

Lesquels les avaient enlev?s ? Gismonda et transport?s loin de leur pays natal. Mais je n'ai pas besoin de m'?tendre sur ce sujet, car l'histoire est connue de tout le monde, bien que l'auteur, tromp? sur le nom de leur p?re, l'ait confondu, je ne sais comment, avec une autre. Les deux jeunes guerriers livrent en ce moment un combat auquel les deux dames les ont pouss?s.

Le jour, encore haut sur les ?les Fortun?es, avait d?j? disparu de ces climats; l'ombre emp?chait de bien distinguer les objets sous la lumi?re incertaine et in?gale de la lune, lorsque Orrile rentra dans sa tour, les deux soeurs, dont l'une est blanche et l'autre noire, ayant cru devoir suspendre la terrible bataille jusqu'? ce que le soleil e?t de nouveau reparu sur l'horizon.

Astolphe, qui depuis longtemps avait reconnu Griffon et Aquilant ? leurs armes et surtout ? leurs coups terribles, s'empressa de les saluer avec courtoisie. Ceux-ci, reconnaissant dans le vainqueur du g?ant encha?n?, le chevalier du L?opard--c'est ainsi qu'? la cour on appelait le duc,--l'accueillirent avec non moins d'empressement.

Les dames conduisent alors les chevaliers se reposer dans leur palais qui ?tait voisin. Des damoiselles, des ?cuyers, viennent ? leur rencontre jusqu'? moiti? chemin avec des torches allum?es. Ils confient leurs destriers aux valets qui doivent en avoir soin, se d?barrassent de leurs armes, et trouvent, au fond d'un beau jardin, une table servie, pr?s d'une fontaine limpide et agr?able.

Ils font lier le g?ant avec une autre ?norme cha?ne, ? un vieil arbre au tronc rugueux et que les plus fortes secousses ne pourraient rompre. Ils le donnent ? garder ? dix sergents d'armes, afin qu'il ne puisse se d?lier pendant la nuit, ni les assaillir pendant qu'ils sont sans d?fiance.

Devant l'abondante et somptueuse table dont la bonne ch?re fut le moindre attrait, les convives caus?rent la plus grande partie du temps d'Orrile et de la merveilleuse facult? qu'il avait--ce qui semble un r?ve ? qui y pense--de remettre en place sa t?te ou ses bras gisants ? terre, et de revenir au combat toujours plus f?roce.

Astolphe avait d?j? lu dans son livre qui enseignait ? combattre les enchantements, qu'on ne pourrait ?ter la vie ? Orrile avant de lui avoir coup? un cheveu plac? sur sa t?te. D?s que ce cheveu sera enlev? ou coup?, il devra malgr? lui rendre l'?me. Voil? ce que disait le livre, mais il n'apprenait pas ? reconna?tre ce cheveu au milieu d'une si abondante chevelure.

Astolphe ne se r?jouit pas moins d'avance de la victoire que s'il la tenait d?j?, car il esp?re, en peu de coups, arracher du m?cr?ant le cheveu et la vie. Il se promet de r?colter pour son propre compte toute la gloire d'une pareille entreprise. Il donnera la mort ? Orrile, si toutefois il ne d?pla?t pas aux deux fr?res qu'il combatte ? leur place.

Ceux-ci lui c?dent volontiers la besogne, convaincus qu'il y perdra sa peine. L'aurore avait d?j? embras? le ciel, lorsque Orrile descendit de sa demeure dans la plaine. Entre le duc et lui, la bataille ne tarda pas ? commencer; l'un avait une massue ? la main, l'autre l'?p?e. Astolphe attend qu'un coup sur mille enl?ve la vie ? son adversaire.

Il lui abat tant?t le poing avec la massue, tant?t l'un et l'autre bras. Tant?t, malgr? la cuirasse, il le perce d'outre en outre, tant?t il le coupe par morceaux. Mais Orrile ramasse ses membres et se rel?ve toujours sain et sauf. Astolphe avait beau le tailler en cent pi?ces, il le voyait se reformer en un clin d'oeil.

Enfin un des mille coups qu'il lui avait port?s l'atteignit au-dessus des ?paules, ? ras du menton, et lui emporta la t?te avec le casque. Aussit?t, plus prompt ? descendre de cheval qu'Orrile, il prit dans sa main la chevelure sanglante, remonta lestement en selle, et la porta tout courant vers le Nil, afin qu'Orrile ne p?t plus la ravoir.

Celui-ci, qui ne s'?tait pas aper?u du fait, allait cherchant sa t?te ? travers la poussi?re; mais d?s qu'il eut compris que son adversaire l'emportait au milieu de la for?t, il courut ? son destrier, sauta dessus et se mit ? sa poursuite. Il aurait voulu crier: attends; arr?te, arr?te! mais le duc lui avait ?t? la bouche.

Pourtant, comme il ne lui a point enlev? les talons, il se rassure et le poursuit ? toute bride. Rabican, dont la vitesse est merveilleuse, le laisse bien loin derri?re lui dans la campagne. Pendant ce temps, Astolphe cherche rapidement dans la chevelure, de la nuque aux sourcils, pour voir s'il ne reconna?tra pas le cheveu fatal qui rend Orrile immortel.

Parmi une si grande quantit? de cheveux, il n'en est pas un qui se distingue des autres par sa longueur ou sa tournure particuli?re. Quel est donc celui qu'Astolphe doit arracher, pour donner la mort ? l'inf?me brigand? <<--Le mieux--se dit-il--est de les couper ou de les arracher tous.-->> Et n'ayant ni rasoirs ni ciseaux ? sa disposition, il se sert de son ?p?e, qui ?tait si effil?e qu'elle aurait pu raser.

Et tenant la t?te par le nez, il enleva compl?tement la chevelure par devant et par derri?re. Le fatal cheveu se trouvait parmi les autres. Aussit?t la face devint p?le et livide, les yeux se contourn?rent, signes certains qu'elle ?tait morte. Le buste qui venait par derri?re, d?capit?, tomba de selle et s'agita dans une derni?re convulsion.

Astolphe revint ? l'endroit o? il avait laiss? les dames et les chevaliers, tenant ? la main cette t?te o? ?taient les empreintes de la mort, et montra le tronc qui gisait au loin par terre. Je ne sais trop si les deux fr?res le virent avec plaisir, bien qu'il lui montrassent un visage gracieux, car ils devaient ?tre mordus au coeur par la jalousie ? cause de la victoire qui leur ?tait enlev?e.

Et je ne crois pas que le r?sultat de la bataille fut non plus tr?s agr?able aux deux dames. C'?taient elles qui avaient mis les deux fr?res aux prises avec Orrile, pour retarder autant que possible le cruel destin qui, para?t-il, les attendait bient?t en France. Elles esp?raient les retenir si longtemps au loin, que la cruelle influence serait dissip?e.

D?s que le gouverneur de Damiette eut ?t? inform? de la mort d'Orrile, il l?cha une colombe qui portait un message li? sous son aile avec un fil. La colombe arriva au Caire. De l?, on en l?cha une seconde pour un autre lieu, et ainsi de suite, de sorte qu'en peu d'heures la nouvelle de la mort d'Orrile fut connue dans toute l'?gypte.

Le duc, ayant termin? son entreprise, engagea fortement les deux nobles gar?ons--bien qu'ils en eussent d'eux-m?mes grande envie, et qu'ils n'eussent pas besoin d'?tre stimul?s ni excit?s--? laisser les combats aventureux de l'Orient, pour aller d?fendre la Sainte ?glise et l'empire romain, et ? chercher la gloire parmi leurs compatriotes.

Add to tbrJar First Page Next Page Prev Page

 

Back to top