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Read Ebook: Roland Furieux tome 2 by Ariosto Lodovico Reynard Francisque Translator

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Ebook has 1317 lines and 86161 words, and 27 pages

Translator: Francisque Reynard

Release date: November 6, 2023

Original publication: Paris: Lemerre, 1880

ARIOSTE

ROLAND FURIEUX

Traduction nouvelle PAR FRANCISQUE REYNARD

PARIS ALPHONSE LEMERRE, ?DITEUR 27-31, PASSAGE CHOISEUL, 27-31

M DCCC LXXX

ROLAND FURIEUX

ARGUMENT.--Pendant le tumulte de l'assaut donn? ? Paris, Rodomont p?n?tre dans les murs de la ville.--Astolphe, qui a re?u de Logistilla un livre myst?rieux et un cor dou? d'une vertu singuli?re, prend cong? d'elle et d?barque dans le golfe de Perse. Il passe en ?gypte et y fait prisonnier le f?roce Caligorant. Puis il va ? Damiette, o? il voit Orrile, voleur et magicien, qu'il trouve aux prises avec Aquilant et Griffon. Il va avec ces derniers ? J?rusalem, gouvern?e par Sansonnet au nom de Charles. Griffon y apprend des nouvelles d?plaisantes de sa ma?tresse Origile, et va en secret la trouver.

Vaincre fut toujours une chose digne d'?loges, que la victoire soit due ? la fortune ou au g?nie. Il est vrai qu'une victoire sanglante att?nue souvent le m?rite d'un capitaine. En revanche, on acquiert une ?ternelle gloire, et l'on parvient aux honneurs divins, quand on r?ussit ? mettre les ennemis en d?route, tout en m?nageant ses propres troupes.

C'est ainsi, mon seigneur, que votre victoire fut digne d'?loges, quand vous maltrait?tes tellement le Lion de Saint-Marc, si redout? sur les mers,--et qui avait occup? l'une et l'autre rive du P?, depuis Francolin jusqu'? son embouchure,--qu'on l'entend encore rugir. Mais pour moi, tant que je vous verrai ? notre t?te, je ne tremblerai pas ? sa voix. Vous montr?tes comment on doit vaincre, en tuant nos ennemis et en nous conservant sains et saufs.

C'est ce que ne sut pas faire le pa?en, trop t?m?raire ? son propre d?triment, en pr?cipitant ses soldats dans le foss?, o? la flamme soudaine et insatiable n'en ?pargna aucun et les d?vora tous. Le foss?, quelque grand qu'il f?t, n'aurait pu en contenir autant; mais le feu restreignit leurs corps et les r?duisit en cendres, afin que tous pussent tenir dans cet ?troit espace.

Onze mille et vingt-huit p?rirent dans cette fournaise o? ils ?taient descendus malgr? eux; mais ainsi le voulut leur chef peu sage. Leur vie s'est ?teinte au milieu d'un si grand brasier, et maintenant la flamme vorace les ronge. Quant ? Rodomont, cause de leur perte, il s'est tir? sain et sauf d'un tel d?sastre.

D'un bond prodigieux il avait saut? de l'autre c?t? du foss?, au beau milieu des ennemis. Si, comme les autres, il ?tait descendu dans cette caverne, il y aurait trouv? la fin de tous ses exploits. Il se retourne alors vers cette vall?e d'enfer, et quand il voit le feu s'?lever si haut, quand il entend les plaintes et les hurlements des siens, il crie au ciel d'?pouvantables blasph?mes.

Cependant, le roi Agramant avait fait livrer un vigoureux assaut ? une des portes; il croyait que, gr?ce ? la terrible bataille qui se livrait d'un autre c?t? et o? p?rissait tant de monde, il la trouverait insuffisamment gard?e et qu'il pourrait s'en emparer ? l'improviste. Il avait avec lui Bambirague, roi d'Arzilla, et Balivers, adonn? ? tous les vices;

Corin?e de Mulga; le riche Prusion, roi des ?les Fortun?es; Malabuferse, qui poss?de le royaume de Fezzan, o? r?gne un ?t? continuel; d'autres chevaliers, ainsi qu'un grand nombre d'hommes d'armes exp?riment?s et bien arm?s, et beaucoup d'autres encore sans courage et nus, dont le l?che coeur ne se croirait pas suffisamment prot?g? sous mille boucliers.

Le roi des Sarrasins trouva de ce c?t? tout le contraire de ce qu'il avait pens?, car ? la porte ?tait en personne le chef de l'empire, le roi Charles, avec ses paladins: le roi Salamon, Ogier le Danois, les deux Guy, les deux Angelins, le duc de Bavi?re, Ganelon, B?renger, Avolin, Avin et Otton;

Puis une infinit? de guerriers d'un rang inf?rieur, fran?ais, allemands et lombards, tous d?sireux de se faire, sous les yeux de leur prince, une r?putation parmi les plus vaillants. Je vous rendrai compte une autre fois de leurs prouesses, car je suis oblig? pour le moment de revenir ? un puissant duc qui m'appelle, et de loin me fait signe de ne pas le laisser dans l'embarras.

Il est temps que je retourne ? l'endroit o? j'ai laiss? l'aventureux Astolphe d'Angleterre, qui a d?sormais son long exil en horreur, et br?le du d?sir de revoir sa patrie. Celle qui avait vaincu Alcine lui avait donn? ? esp?rer qu'il pourrait la revoir, et elle s'?tait occup?e ? l'y renvoyer par la voie la plus prompte et la plus s?re.

A cet effet, elle fit appareiller la meilleure gal?re qui jamais ait sillonn? les mers. Et comme elle craignait qu'Alcine ne cherch?t ? troubler son voyage, Logistilla ordonna ? Andronique et ? Sophrosine d'accompagner Astolphe avec une forte escadre, jusqu'? ce qu'il e?t gagn? sain et sauf la mer d'Arabie ou le golfe Persique.

Elle lui conseille de contourner les rivages de la Scythie, de l'Inde et des royaumes Nabath?ens, et de rejoindre, par ce long d?tour, les c?tes de Perse et d'?rythr?e, plut?t que d'aller par la mer bor?ale, toujours troubl?e par des vents mauvais et dangereux, et de traverser ces r?gions o? l'on est plusieurs mois sans voir le soleil.

La F?e voyant que toutes les mesures ?taient prises, permit au duc de partir, apr?s l'avoir renseign? et instruit sur une foule de choses qu'il serait trop long de r?p?ter. Pour emp?cher qu'il ne tomb?t dans quelque enchantement dont il ne pourrait sortir, elle lui avait donn? un beau et tr?s utile livre, en lui recommandant, pour l'amour d'elle, de l'avoir toujours sur lui.

Ce petit livre enseignait comment l'homme doit combattre les enchantements. Divers signes indiquaient o? ce sujet ?tait trait?. Enfin elle lui fit encore un don qui surpassait tous ceux qui furent jamais faits; c'?tait un cor dont le son terrible faisait fuir tous ceux qui l'entendaient.

Je dis que le son de ce cor ?tait si terrible, que, partout o? il s'entendait, il faisait fuir les gens. On n'aurait pu trouver dans l'univers un homme au coeur assez fort, pour s'emp?cher de fuir aussit?t qu'il l'aurait entendu. La rumeur produite par le vent ou les tremblements de terre, le tonnerre lui-m?me, ne sont rien en comparaison. Le brave chevalier anglais prit cong? de la F?e, apr?s lui avoir adress? de chaleureux remerc?ments.

Laissant le port et ses ondes tranquilles, le duc, pouss? par une brise heureuse qui souffle ? la poupe, navigue ? travers les riches et populeuses cit?s de l'Inde embaum?e. Il d?couvre, ? droite et ? gauche, des milliers d'?les ?parses, et s'avance jusqu'? ce qu'il aper?oive la terre de Thomas. L?, le pilote tourne plus au nord.

Rasant presque la Cherson?se d'Or, la flotte imposante entre dans le grand Oc?an, et, c?toyant de riches rivages, voit le Gange verser dans la mer ses eaux blanches d'?cume. Puis, on aper?oit la Taprobane, Coromandel, et la mer qui s'?trangle entre deux rives. Apr?s avoir navigu? longtemps, on arrive ? Cochin, et l? on sort des parages de l'Inde.

Tout en parcourant la mer avec une escorte aussi d?vou?e et aussi s?re, le duc veut savoir et demande ? Andronique si, des contr?es o? le soleil se couche, aucun vaisseau, marchant ? la rame o? ? la voile, est jamais apparu dans les mers d'Orient, et si on peut aller, sans toucher terre, des rivages de l'Inde ? ceux de France ou d'Angleterre.

<<--Tu dois savoir--r?pondit Andronique--que la mer entoure la terre de tous c?t?s, et que ses ondes, pouss?es l'une par l'autre, s'?tendent sans discontinuit? des climats o? la mer est bouillante jusqu'? ceux o? elle se glace. Mais parce que la terre d'?thiopie s'avance consid?rablement au midi, on a pr?tendu que Neptune ne permettait pas d'aller plus avant.

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Ainsi, par ses paroles, Andronique r?v?lait au duc les victoires qu'un grand nombre d'ann?es apr?s, devaient donner ? Charles ses grands capitaines. Pendant ce temps, la flotte s'en allait, ralentissant ou pr?cipitant sa marche aux vents d'est, dont elle augmentait ou diminuait la force, selon qu'ils lui ?taient ou non propices.

Les voyageurs, apr?s avoir vu le vaste espace o? s'?tend la mer de Perse, arriv?rent en peu de jours dans le golfe auquel les anciens mages ont donn? leur nom. L?, tournant vers le rivage la poupe orn?e de leurs navires, ils entr?rent au port. A l'abri d?sormais d'Alcine et de ses entreprises, Astolphe continua sa route par terre.

Il passa par plus d'une plaine et plus d'un bois; il franchit plus d'une montagne et plus d'une vall?e, ayant souvent, soit de jour, soit de nuit, des brigands devant lui ou derri?re ses ?paules. Il vit des lions, des dragons pleins de venin, et d'autres b?tes f?roces, traverser son chemin. Mais aussit?t qu'il avait port? le cor ? sa bouche, ils s'enfuyaient ?pouvant?s.

Il marcha ? travers l'Arabie qu'on appelle Heureuse, riche en myrrhe et en encens parfum?, et que le ph?nix sans pareil a choisi pour s?jour de pr?f?rence au reste de l'univers, jusqu'? ce qu'il d?couvr?t la mer o?, pour venger Isra?l, Dieu permit que Pharaon et tous les siens fussent submerg?s. Puis il arriva ? la terre des h?ros.

Il chevaucha le long du fleuve Trajan sur ce destrier qui n'a pas son ?gal au monde, et qui court ou saute si l?g?rement, que la trace de ses pas ne para?t point sur le sable. Il passe ?galement sur l'herbe sans la fouler, ou sur la neige sans y laisser d'empreinte. Il pourrait marcher sur la mer les pieds secs, et sa course est si rapide, qu'elle d?passe le vent, la foudre et la fl?che.

C'est le destrier qui appartint ? l'Argail, et qui fut con?u de la flamme et du vent. Sans avoir besoin de foin ni d'avoine, il se nourrit d'air pur, et on le nomme Rabican. Le duc, poursuivant sa route, parvint ? l'endroit o? le fleuve Trajan est re?u par le Nil, et un peu avant d'arriver ? son embouchure, il vit venir ? lui une barque rapide.

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